Titre original :
The Little Mermaid
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 15 novembre 1989
Genre :
Animation 2D
3-D
Réalisation :
Ron Clements
John Musker 
Musique :
Howard Ashman
Alan Menken
Durée :
82 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Ariel, fille du Maître des profondeurs marines, le roi Triton, semble, contre l'avis de son père, irrésistiblement attirée par le monde des humains.

Tout aurait pu en rester à un simple désaccord père / fille quand le hasard en décide autrement et place sur le chemin d'Ariel, un beau jeune homme mélancolique, le prince Éric, dont la petite sirène tombe éperdument amoureuse. Mais son père s'oppose catégoriquement à cette idylle inter-espèce.

Intervient alors l'intrigante pieuvre sorcière Ursula qui, bien décidée à déstabiliser le roi Triton, s'empare du désarroi de sa fille et la convainc, à certaines conditions, de prendre forme humaine pour rejoindre son bien aimé.

Pris au piège d'un dangereux marché de dupes, Ariel parviendra t'elle à se sortir d'affaires ?

La critique

rédigée par

La petite sirène, marque assurément, à la fin des années 80, le renouveau des studios de Mickey dans l'animation. Le 28ème Grand Classique de Disney est, en effet, un véritable petit bijou. Des dessins au scénario en passant par la bande son ou les personnages, tout dans ce film est réussi.  Après une longue traversée du désert, un nouvel âge d'or commence pour la Walt Disney Company.

Avec La petite sirène, les studios Disney renouent avec  leur célèbre habitude d'adaptation d'un conte classique. Ils choisissent ici l'oeuvre de Hans Christian Andersen (1805 - 1875).  L'auteur ne leur est, en fait, pas totalement inconnu. Ils ont, en effet, déjà revisité un de ses écrits, dès 1931, en noir et blanc, avec Le vilain petit canard, cartoon dont ils feront un remake en couleur en 1939.  Danois, nés en 1805 et issu d'un milieu misérable, Hans Christian Andersen perd son père encore enfant. Il quitte très vite le giron familial et se met à travailler dès l'age de 14 ans. Il exerce alors plusieurs métiers, notamment dans le domaine artistique. S'il reste désargenté, une rencontre va changer sa vie. Il fait en effet la connaissance du Directeur du Théâtre Royal de Copenhague qui le prend sous son aile et finance, plus tard, ses études. Baccalauréat en poche, Hans Christian Andersen se décide bien vite à publier. Son tout premier livre, Promenade du canal de Holmen à la pointe orientale d'Amagre, ne rencontre qu'un succès tout relatif. Il visite alors différents pays, notamment la France et l'Italie, dont les paysages lui serviront de décors pour certains de ses textes ultérieurs. De retour au Danemark, il publie Contes pour enfants. Le succès est cette fois-ci  immédiat. Toujours entre deux voyages, il écrit par la suite d'autres volumes de ses récits enfantins, mais aussi des poèmes, pièces de théâtre et romans. Destinés en premier lieu aux enfants, les contes d'Andersen s'adressent en réalité à un plus large public, tant ils bénéficient par leurs poésies, leurs morales et leurs thèmes de différents niveaux de lecture.

L'idée d'adapter La petite sirène n'est pas nouvelle chez les studios Disney. Le projet se retrouve sur la table dès la fin des années 30. L'illustrateur Kay Nielsen réalise, en effet, à l'époque un certain nombre de recherches graphiques en pastel et peinture à l'eau. Malheureusement, l'idée est vite abandonnée. L'ensemble du travail effectué est toutefois archivé. L'idée germe à nouveau, en 1985, dans la tête de Ron Clements. Cherchant un sujet pour son prochain film, après Basil, détective privé, l'animateur redécouvre le fameux conte. John Musker, avec lequel il vient tout juste de terminer  les aventures de la souris détective, lui prête à nouveau main forte. Ils réécrivent  ensemble l'histoire afin de lui donner une tournure "disneyenne". La fin est notamment changée et devient une sacro-sainte "happy end". Un résumé du scénario, ne comportant que deux pages, est, dans la foulée, présenté aux nouveaux patrons de Disney, Michael Eisner et Jeffrey Katzenberg. Contre toute attente, ils l'acceptent sans aucune hésitation : les studios Disney n'adaptaient plus, pourtant, de contes à l'écran depuis l'échec commercial retentissant de La belle au bois dormant en 1959.

La première grande idée du projet est, sans aucun doute, la volonté des réalisateurs de faire du film une comédie musicale. Dès 1986, ils sollicitent, en effet, Howard Ashman, déjà connu chez Mickey pour l'une des chansons d'Oliver & Compagnie : Il était une fois à New York City. Parolier reconnu, il est surtout l'auteur, avec le compositeur Alen Menken, de la cultissime comédie musicale La petite boutique des horreurs. Howard Ashman est tellement emballé par le projet Disney qu'il en devient même au final un des producteurs. En donnant une touche "Broadway" à la La petite sirène, il va d'ailleurs révolutionner non seulement le film lui-même, mais aussi l'ensemble des Grands Classiques d'animation produits ensuite par Disney en les revêtant d'une signature qui restera utilisée pendant toute la décennie 90.
Cette nouvelle politique de films d'animation doublés de comédies musicales est, à bien des égards, un retour aux sources de la Compagnie de Mickey. Walt Disney, lui même, a, en effet, toujours voulu utiliser des chansons pour rythmer les oeuvres et dérouler les histoires. Fort curieusement, sa volonté est très vite délaissée après sa mort, au point de voir les chansons devenir quantités négligeables.  Non contentes d'être rares, elles sont, en outre, le plus souvent insipides. Howard Ashman ne s'inscrit toutefois pas totalement dans la lignée des films Disney produits du vivant du papa de Mickey. Il en délaisse en effet le classicisme des ritournelles et donne, délibérément, un sacré coup de jeune aux bandes-son disneyennes. Il n'hésite pas ainsi à changer, dans un même film, de style musical. De l'air de reggae et de calypso (Sous l'océan) - Sébastien lui doit d'ailleurs son accent jamaïquain ! -, à celui d'un slow des années 50 (Embrasse-la) en passant par une mélodie élégante (Pauvre âmes en perdition) sans oublier un rythme parodique (Les poissons), La petite sirène voyage à travers la musique. Avec Alan Menken, il a également l'idée d'utiliser un "truc" tout droit venu de Broadway. Il est en effet de bon ton, sur les scènes new-yorkaises, en début de spectacle, de voir l'héroïne entonner une ritournelle pour raconter ses états d'âmes, aspirations et autres rêves. C'est ainsi que le film offre bien vite  une magnifique chanson d'Ariel (Partir là-bas) où la jeune héroïne ouvre son coeur. La petite sirène décroche fort logiquement une nomination aux Oscars pour la chanson Embrasse-la, l'Oscar de la meilleure musique et celui de la meilleure chanson pour Sous l'océan.

L'autre grande réussite du long-métrage est assurément la modernité de son scénario. Alors que pendant plus de vingt ans, les films d'animation Disney mettaient en avant des enfants ou des animaux très souvent lices, une adolescente moderne aux préoccupations actuelles est à l'honneur dans La petite sirène. Ariel a ainsi des attentes, des envies, des souffrances et se heurte à l'incompréhension de son père, le roi Triton. Le film se permet même certaines libertés inimaginables auparavant.  Deux baisers sont ainsi échangés sur la bouche et l'ensemble bénéficie d'un certain érotisme !

Les personnages, quant à eux, sont tous plus attachants les uns que les autres.
Ariel dispose ainsi d'une forte personnalité et d'une animation exemplaire. Ses créateurs se sont d'ailleurs fortement inspirés de l'actrice rôle-titre  de la première production de la filiale Disney Touchstone, Splash.
Sébastien, le crabe "nounou" est une merveille de drôlerie et de tendresse. Tout simplement génial et terriblement sympathique, il s'inscrit, tel Jiminy Crickett, dans la lignée des compagnons de route, chers à Disney. Servi par des mimiques appuyés par un visage aux lèvres épaisses et aux yeux ronds, son humour est assurément un élément indispensable au récit. L'une de ses scènes avec le cuisinier atteint d'ailleurs un sommet de drôlerie. En français, le personnage est merveilleusement sublimé par la voix d'Henri Salvador.
Le personnage du Prince Eric est véritablement une première pour Disney. Jusqu'à lui, les princes n'ont en effet joué que de simples faire-valoir, tout juste bon à apparaître en fin de récit, même s'il convient de reconnaître une timide évolution avec le prince Philippe de La belle au bois dormant. Le prince Eric, dispose donc d'un vrai rôle. Il prend assurément les traits de l'homme idéal moderne :  modeste, vif, intelligent et gentil.
Ursula signe pour sa part le retour fracassant des Studios Disney dans le registre des Vilaines légendaires. Cette sorcière maléfique est, à l'évidence, l'une des plus horribles méchantes imaginées par la firme de Mickey. A la fois sexy et repoussante, elle est  manipulatrice à souhait. Sans foi, ni loi, elle ne poursuit qu'un seul but : prendre le pouvoir. Elle est, comme bien souvent chez Disney, entourée de valets particulièrement incompétents, dont la grande bêtise est inversement proportionnelle à son exceptionnelle intelligence. A l'exemple de Sébastien, la voix française fait ici des merveilles : la prestation de Micheline Dax est en effet à couper le souffle !
Enfin, il est utile de préciser que les personnages secondaires sont ici légion et tous, dans leur genre, particulièrement réussis, à commencer notamment  par Polochon, Eureka ou Grimbsy...

Non contente de bénéficier d'une bande-son impeccable, d'un scénario fort et de personnages attachants, La petite sirène connaît également une réalisation technique aussi ambitieuse qu'irréprochable. Certaines scènes sont ainsi véritablement bluffantes. La tempête, le numéro musical d'Ursula ou le final sont à ce titre exceptionnels. Il faut dire que 80% du film disposent d'effets spéciaux ! A cela, une raison simple : la localisation de l'histoire dans le milieu marin. Chaque mouvement se doit en effet d'être suivi d'ondulations ou de bulles. Des techniques de réalisations inaugurées dans Qui veut la peau de Roger Rabbit vont également modeler le long-métrage, notamment dans certains mouvements de caméra plus audacieux.  La séquence de la chanson Partir là-bas en est d'ailleurs un exemple parfait. L'ordinateur est bien sûr mis à contribution pour faciliter autant l'audace visuelle que la colorisation.

Les critiques sont quasi-unanimes pour fêter le retour à l'excellence des films d'animation Disney. Les résultats au box-office suivent l'engouement général et atteignent des scores extraordinaires rapportant plus de 84 millions de dollars sur le seul sol américain, du jamais vu pour un long-métrage animé. Le succès de La petite sirène va apporter à la Walt Disney Company une manne financière exceptionnelle. Il faut dire que la réussite d'Ariel s'est également transportée sur le marché du merchandising, dont les résultats n'étaient depuis bien longtemps plus aux rendez-vous pour la firme de Mickey. Les objets à l'effigie du film se vendent ainsi tellement bien que la Compagnie connaît d'impressionnantes ruptures de stocks. La bande originale s'arrache, quant à elle - ce qui n'était plus arrivé chez Disney depuis des lustres !

La petite sirène est un chef-d'œuvre parmi les chefs-d'œuvre : à voir absolument.

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