L'Automne

Troisième cartoon des Silly Symphonies à être basé sur une saison, L'Automne marque aussi la dernière collaboration d'Ub Iwerks et de Carl Stalling avec les studios Disney.

L'Automne est avant tout le dernier cartoon Disney à être animé et réalisé par son animateur vedette Ub Iwerks. Ce dernier ainsi que le compositeur Carl W. Stalling quittent en effet les studios Disney au début de l'année 1930. Le contrat de distribution qui lie Pat Powers à Walt Disney arrive, en effet, à son terme, et comme le distributeur Charles Mintz avant lui, il sous-estime l'importance du grand Walt dans la réussite de l'entreprise de Mickey. Pat Powers pense ainsi qu'Ub Iwerks a autant, si ce n'est plus, de talent que son patron et lui propose, en sous-main, de réaliser sa propre série de dessins animés. L'accord conclu, il s'empresse de contacter les frères Disney en leur proposant de déchirer le contrat qui les liait avec leur fidèle collaborateur. Walt et Roy refusent aussitôt, si bien qu'Ub Iwerks, assis entre deux chaises, décide finalement de démissionner de son propre chef des studios Disney pour rallier l'entreprise de Powers. Un peu après le départ de cet animateur fétiche, Carl W. Stalling quitte lui aussi le navire, apparemment persuadé que la bulle Disney allait éclater sans Iwerks.

Septième cartoon de la série Silly Symphonies, L'Automne est aussi le troisième des quatre courts-métrages centrés sur les saisons ; précédé par Voilà le Printemps le 24 octobre 1929 et par Voilà l'Été le 16 janvier 1930, et suivi ensuite par C'est l'Hiver le 30 octobre 1930. Dans chacun d'eux, les artistes Disney développent des thématiques autour de la nature tandis que des extraits instrumentaux, plus ou moins connus, accompagnent les images. L'Automne est ainsi réalisé par Ub Iwerks tandis que le compositeur Carl Stalling utilise plusieurs morceaux pour illustrer musicalement le court-métrage. Il peut ainsi être entendu la Valse Arabesque de Théodore Lack et Murmuring Brook d'Ede Poldini.

Le cartoon commence alors que des écureuils sont en train de remplir leur garde-manger pour l'hiver. Pendant que les feuilles tombent, les rongeurs remplissent leur tronc d’arbre de noisettes, de marrons et autres châtaignes, tout en dansant en cadence. Certains sont d'ailleurs plus doués que d'autres pour viser comme le montrent certains gags où les petits animaux se prennent des châtaignes sur la tête après avoir raté l'entrée de leur garde-manger. Un autre gag se produit lorsqu'un écureuil remarque un drôle de marron avec des pattes. Il s'agit en réalité d'une chenille qui se cachait dedans. Il s'ensuit toute une séquence avec des épis de maïs, mets dont semblent raffoler les écureuils. Il y a d'ailleurs une scène amusante avec le maïs où les grains sont récupérés avec un joli stratagème. L'un des rongeurs fait ainsi sauter les grains avec ses dents tandis qu'un second le fait tourner ; l'ensemble donnant l'impression que les petits animaux jouent d'un instrument à la façon d'un orgue de Barbarie. Mais si les écureuils s'évertuent à remplir méticuleusement leur tronc d'arbre, ils ne se rendent pas toujours compte que d'autres animaux, à l'image des corbeaux, viennent leur voler de la nourriture pour remplir leur propre réserve à moindre frais.

Le reste du court-métrage se concentre alors sur d'autres animaux. Un sconse fait ainsi rouler un potiron pour le mettre dans son terrier mais malheureusement le légume est trop gros et explose quand le mammifère force trop en voulant le rentrer chez lui. Le spectateur peut voir ensuite un porc-épic qui fait tomber des fruits d'un arbre et les récupère sur ses pics afin de les emmener dans son tronc d'arbre mort où il compte passer l'hiver. La caméra se focalise alors sur un groupe de castors qui construisent leurs abris via un barrage sur la rivière. Deux d'entre eux partent d'ailleurs couper un arbre tout en dansant mais, peu concentrés, ils ne se rendent pas compte que le tronc, une fois coupé, tombera sur la tête de l'un des deux. La scène suivante montre des canards nager sur un lac tout en mangeant des vers d'eau. Un petit gag a également lieu quand l'un d'eux attrape un lacet au lieu d'un ver et reçoit la chaussure attenante sur sa tête. Finalement, le froid et la neige approchent et les canards décident d'opérer leur migration vers le sud. Tous les autres animaux rentrent eux dans le terrier qu'ils ont passé l'automne à construire et à préparer.

L'Automne est en lui-même un cartoon assez anecdotique, même s'il sera remarqué la morale qui veut que les animaux soient tous travailleurs afin de préparer l'hiver. Il vaut surtout pour son intérêt historique en qualité de dernière réalisation d'Ub Iwerks pour les studios Disney.