James Baskett

James Baskett
Date de naissance :
Le 16 février 1904
Lieu de Naissance :
Indianapolis, dans l’Indiana, aux États-Unis
Date de Décès :
Le 09 juillet 1948
Lieu de Décès :
Los Angeles, en Californie, aux États-Unis
Nationalité :
Américaine
Profession :
Acteur

La biographie

rédigée par
Publié le 16 mai 2024

À la tête d’un studio exsangue au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Walt Disney décide de diversifier ses activités en se lançant pour la première fois dans la production d’une fiction en prises de vues réelles. Pour ce faire, il jette son dévolu sur l’un des classiques de la littérature américaine, Les Contes de l’Oncle Rémus de Joel Chandler Harris, et s’entoure du casting quatre étoiles au cœur duquel figure notamment le débonnaire James Baskett choisi pour le rôle-titre.


Luana Patten, James Baskett, Glenn Leedy et Bobby Driscoll

James Franklin Baskett voit le jour le 16 février 1904 à Indianapolis, la capitale de l’Indiana. Après des études en pharmacologie à l'Arsenal Technical High School, le manque d’argent l’oblige à quitter l’école. Pensant un temps ouvrir sa propre pharmacie, Baskett doit par conséquent revoir ses plans. Il se tourne alors vers la comédie et commence à se produire à Chicago au milieu d’une troupe d’artistes afro-américains dirigée par Salem Whitney et Homer Tutt. C'est à cette époque qu'il épouse sa première femme, Beulah Ewing. À la fin des années 1920, il quitte finalement son Midwest natal pour New York où il fait la rencontre de Bill Robinson, alias Mr. Bojangles, l’une des grandes vedettes du music-hall, également d’origine afro-américaine. Grâce à lui, l’artiste en herbe croise d’autres stars de l’époque, comme l’impresario Lew Leslie qui le fait jouer dans son spectacle annuel Blackbird. Sous le nom de Jimmie Baskett, il se produit par ailleurs à Broadway aux côtés de Louis Armstrong puis Cab Calloway dans la revue Hot Chocolates à l’affiche de l’Hudson Theater du 20 juin au 14 décembre 1929.

En parallèle de sa carrière sur scène, James Baskett fait ses débuts au cinéma dans plusieurs films au casting exclusivement composé d’acteurs et d’actrices afro-américains. C’est ainsi qu’il apparaît dans le court-métrage Sending a Wire avec Eddie Green et Norma Davis. Il incarne ensuite « Money » Johnson dans le long-métrage Harlem is Heaven d’Irwin Franklyn (1932). Partageant l’écran avec Bill Robinson, Eubie Blake, John Mason et Putney Dandridge, Baskett impressionne la critique, le journal Variety qualifiant même sa prestation de « particulièrement impressionnante ». En 1933, il participe au court-métrage 20,000 Cheers for the Chain Gang de Roy Mack, sans pour autant obtenir son nom au générique.

Harlem is Heaven (1932)
Gone Harlem (1938)

Au milieu des années 1930, James Baskett choisit de quitter la côte Est pour s’installer à Los Angeles, en Californie. Là, il travaille pour diverses stations de radio tout en se produisant dans de petites salles de théâtre. En 1938, il décroche le rôle de Jimmie dans Policy Man avec Count Basie. Il retrouve ensuite Irwin Franklyn qui le dirige dans Gone Harlem avec Ethel Moses (1938). L’année suivante, Baskett endosse le costume du Premier Détective dans Straight to Heaven, un long-métrage d’Arthur A. Leonard avec Nina Mae McKinney, Jack Carter et Lionel Monagas (1939). Après Comes Midnight (1940), James Baskett complète sa filmographie avec quelques productions de série-B telles que Revenge of the Zombies (1943), Le Corps Céleste (1944) et Jungle Queen (1945). À partir de 1944, le comédien intègre également le casting du programme radiophonique Amos ‘n’ Andy Show dans lequel il campe Gabby Gibson.

Revenge of the Zombies (1943)
Jungle Queen (1945)

Toujours en 1944, James Baskett participe au casting de Mélodie du Sud. À la tête d’un studio au bord de la banqueroute à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Walt Disney souhaite en effet se lancer dans la réalisation de films en prises de vues réelles, plus rapides à produire que les longs-métrages animés. Choisissant comme sujet Les Contes de l’Oncle Rémus qu’il adorait lire lorsqu’il était enfant, il demande dès lors à ses directeurs d’organiser un grand casting pour les rôles principaux. Les enfants Bobby Driscoll et Luana Patten héritent des rôles de Johnny et Ginny. Ruth Warwick et Lucile Watson sont engagées pour jouer Sally et Grand-Mère, la maman et la mamie du jeune héros. Figure emblématique d’Autant en Emporte le Vent pour lequel elle remporte l’Oscar de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle, Hattie McDaniel devient Tante Sophie. Parvenant à impressionner Walt Disney durant son audition – et ce alors même qu’il ne pensait obtenir que le maigre rôle d’un simple papillon chantant – James Baskett est à son tour choisi pour incarner le rôle-titre de l’Oncle Rémus, un temps envisagé pour le comédien Paul Robeson.

Mélodie du Sud (1946)
Mélodie du Sud (1946)

Confié à Harve Foster, engagé au dernier moment pour remplacer Henry C. Potter avec qui Disney ne parvient pas à s’entendre, le tournage de Mélodie du Sud débute en décembre 1944 à Phoenix, dans l’Arizona, où une plantation de coton a été entièrement reconstituée pour filmer les prises de vues d’ambiance. Le reste de la réalisation se déroule quant à lui au printemps 1945 au sein du Samuel Goldwyn Studio. Le travail des animateurs s’effectue en parallèle pour concevoir les séquences animées. En plus de jouer l’Oncle Rémus, James Baskett prête également sa voix au personnage de Frère Renard. Il donne alors la réplique à Nick Stewart, qui double Frère Ours, ainsi qu’à Johnny Lee choisi pour le personnage de Frère Lapin que Baskett incarne lui-même dans le segment du « P'tit coin de bonheur », Lee étant retenu par d’autres obligations au moment de l’enregistrement des dialogues.

James Baskett pendant le
tournage de Mélodie du Sud
Luana Patten, James Baskett,
Glenn Leedy et Bobby Driscoll

La réalisation de Mélodie du Sud est une belle expérience pour James Baskett. C’est en effet l’une des première fois, à Hollywood, que le rôle principal revient à un personnage afro-américain qui ne soit pas grossièrement caricaturer à l’écran. Pour Baskett, certains jours sont cependant un chemin de croix. La santé du comédien a toujours été fragile. Les crises de diabètes ne sont pas rares… Le moral n’est pas plus au beau fixe au moment de la sortie du film. La grande première est en effet organisée le 12 novembre 1946 au Fox Theater d’Atlanta, en Géorgie, un État où les lois ségrégationnistes ont toujours cours. Seuls Walt Disney et une petite équipe d’artistes, parmi lesquels Bobby Driscoll, Ruth Warwick, Wilfred Jackson, Bill Peet, Claude Coats et Milt Kahl, participent ainsi à la projection puis à la grande fête organisée ensuite par les autorités. Les acteurs et actrices afro-américains sont pour leur part persona non grata. Choquée, la comédienne Ruth Warwick manifeste ostensiblement son mécontentement. Walt Disney quitte lui-même la salle à peine la projection commencée. Il apprend quelques semaines plus tard avec chagrin que James Baskett a été admis à l’hôpital après avoir été victime d’une crise cardiaque…

Première de Mélodie du Sud
à Atlanta (12 novembre 1946)
J. Baskett, B. Driscoll et L. Patten,
The Hedda Hopper Show (1er fév. 1947)

Bien qu’il soit parfois critiqué pour sa représentation stéréotypée d’un ancien esclave, James Baskett obtient immédiatement l’adhésion d’une large partie du public et de la profession. Il n’est pourtant pas nommé pour l’Oscar du Meilleur Acteur, ni pour celui du Meilleur Acteur dans un Second Rôle. Le 30 janvier 1948, Walt Disney écrit alors en personne à Jean Hersholt, le président de l’Académie des Oscars afin de vanter les mérites du comédien qu’il décrit comme « quelqu’un de remarquable, capable de jouer sans direction en plus d’être un parfait gentleman ». Le papa de Mickey est soutenu dans sa démarche par la critique Hedda Hopper qui fait elle-même campagne en faveur de Baskett. Le 20 mars 1948, ce dernier est ainsi récompensé par un Oscar d’Honneur remis par la comédienne Ingrid Bergman. « J’ai le sentiment qu’à force de vouloir créer des dissensions, certaines personnes font plus de mal à ma race que tout ce qui peut ressortir de Mélodie du Sud », explique celui qui est alors le premier acteur afro-américain à recevoir une telle distinction.


Jean Hersholt, James Baskett et Ingrid Bergman

Auréolé d’une belle gloire, James Baskett continue d’apparaître au générique d’Amos ‘n’ Andy. Sa santé continue néanmoins de s’aggraver encore durant le printemps 1948. Entouré par son épouse, Margaret, et sa mère, Elizabeth, il décède le 9 juillet 1948 des suites d’une énième crise cardiaque. Il n’avait que quarante-quatre ans. Son corps est inhumé au Crown Hill Cemetery d’Indianapolis aux côtés de celui de son père, John.

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